Bonjour à tous ! Chaque mercredi, Nouveau Départ vous propose un entretien avec une personnalité éclairante. C’est au format audio 👆🎧 et/ou écrit, accessible à tous et complété par une mise en perspective ci-dessous.
À l’agenda aujourd’hui 👇
Pascal Chazal sur le futur de la construction
Faut-il louer ou acheter ?
Les villes après la pandémie
Rien n’arrête l’urbanisation
Je connais Pascal depuis l’époque où The Family a travaillé avec lui sur un projet entrepreneurial dans le secteur de la construction, en 2014. À l’époque où Pascal nous avait approchés pour la première fois, il nous avait révélé un secret fascinant :
La construction n’est pas une industrie mais un secteur dominé par des artisans qui n'appliquent aucune des recettes qui font une industrie : il n'y a presque pas de standardisation et un niveau trop faible de division du travail. En l’absence d’une approche industrielle de la production, il est impossible de générer des rendements d'échelle croissants dans la construction, ce qui explique pourquoi la productivité est faible dans ce secteur, les logements coûtent de plus en plus cher, leur qualité va décroissant et les conditions de travail sur les chantiers se dégradent continument – ce qui provoque une crise de recrutement dans le secteur.
Pascal a découvert ce secret car il est un pionnier de la construction préfabriquée à ossature bois. Sa vision est que l’approche de préfabrication déjà pratiquée sur ce segment minuscule permettrait de résoudre plusieurs problèmes d’un coup : construire plus, mieux et moins cher tout en réouvrant des usines et en créant de nombreux emplois pour des travailleurs peu qualifiés sur l’ensemble du territoire.
Avant cela, il faut toutefois relever deux défis : l’évangélisation et l’éducation. Après la période où nous avons travaillé ensemble, Pascal s’est rendu compte que nous n'avions même pas de nom en français pour décrire la construction préfabriquée de façon avenante. Il a finalement opté pour le terme “hors-site” et a décidé de pousser le concept vers un public plus large. Il a lancé un magazine appelé Hors Site, qui est publié depuis 2016, une école appelée Campus Hors Site et une activité de conseil pour aider les industriels à mieux travailler avec les professionnels de la construction.
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La pandémie a des conséquences multiples sur l’immobilier, et notamment le marché du logement. Avec la généralisation du télétravail pour plus d’un tiers des actifs (la proportion est variable selon les pays), les logements chers et exigus au centre des grandes villes deviennent moins attractifs, tandis que les logements plus spacieux à la périphérie des villes attirent toutes les convoitises. Certaines petites villes deviennent des villes “Zoom” : elles ont gagné de nombreux habitants depuis plusieurs mois. Davantage de foyers recherchent un bureau dans leur logement, qui (re)devient pleinement un espace productif.
Nous avons tous entendu depuis toujours qu’il valait mieux acheter son logement plutôt que le louer à un autre. La dépense d’un loyer serait un “gaspillage” que l’on ferait mieux d’investir en devenant propriétaire du logement qu’on occupe. Mais est-ce forcément vrai ? Pas vraiment… En fait, les professionnels de la finance signalent au contraire que le logement qu’on occupe ne représente pas toujours un bon investissement, tant s’en faut.
👉 Immobilier : faut-il louer ou acheter ? 🤔 (conversation entre Laetitia et moi)—réservé aux abonnés.
La crise actuelle frappe durement les grandes villes. Le virus a fait des ravages dans des villes denses comme New York (où l’on a déploré plus de 35 000 décès du Covid-19 cette année). La crise sanitaire a mis à l’arrêt de nombreuses activités qui font la vivacité des villes : les théâtres, la vie culturelle, les restaurants… Et les grandes villes pourraient souffrir de la chute de leurs revenus pendant des années.
Comme l’explique Geoffrey West, ancien président de l'Institut de Santa Fe et chef de file dans l'établissement d'un modèle scientifique des villes, les villes doivent être appréhendées comme des organismes vivants. Les villes ne meurent pas (sauf catastrophe naturelle exceptionnelle), à la différence des entreprises. La raison principale en est que les villes attirent les marginaux et les excentriques, tandis que les entreprises finissent toujours par rejeter ces personnes.
👉 Les villes après la pandémie (conversation entre Laetitia et moi)—accessible à tous.
Dans cette discussion sur l’immobilier et l’avenir des villes, Robin Rivaton bat en brèche un certain nombre d’idées qui ont tendance à s’imposer un peu trop vite dans cette période de crise et, en particulier, de distanciation sociale. Bien sûr, le contexte de la pandémie nous oblige à quitter les villes ou à moins occuper l’espace urbain dont nous parlait, dans une autre interview, l’urbaniste Camille Rabineau.
Toutefois, comme nous l’explique Robin, il est probable que l’urbanisation reprenne très vite l’avantage. L’intérêt, pour les ménages comme pour les entreprises, d’être localisé dans les grandes métropoles reste plus grand que jamais. Nous pourrions donc reprendre très vite nos habitudes de vie urbaine, moyennant quelques ajustements dans nos modes de vie et dans la façon de concevoir les bâtiments et l’espace urbain. In fine, l’avantage ira aux pays qui savent concilier le nouveau contexte de la transition post-COVID-19 et les exigences de la vie dans des métropoles de plus en plus denses.
👉 COVID-19 et urbanisation : continuerons-nous d'habiter dans les villes ? (conversation avec Robin Rivaton)—accessible à tous.
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(Générique : Franz Liszt, Mephisto-Valse, S.514—extrait du disque Miroirs de Jonas Vitaud, NoMadMusic.)
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