Nouveau Départ
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👩🏼‍💻 Une école de code féministe
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👩🏼‍💻 Une école de code féministe

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Bonjour à tous ! Chaque mercredi, Nouveau Départ vous propose un entretien avec une personnalité éclairante. C’est au format audio 👆🎧 et/ou écrit, accessible à tous et complété par une mise en perspective ci-dessous.

À l’agenda aujourd’hui 👇

  • Chloé Hermary : apprendre à coder de façon féministe

  • La désagrégation du système scolaire

  • Féminisme : la nouvelle génération

  • Apprendre à vivre avec l’incertitude

Chloé Hermary fait partie de mes belles rencontres de l’année 2020. Nous ne nous sommes vues que sur Zoom, mais je ressens néanmoins une proximité avec elle, sa personne, son projet et ses valeurs. Il y a un peu plus d’un an, elle a créé Ada Tech School, une “école de code féministe”, dont le manifeste est explicite :

Aujourd’hui, en France, seulement 10% des élèves des formations Tech et informatiques sont des femmes : les stéréotypes genrés et culturels autour du code sont encore lourds.

Ada Tech School est une école de programmation pensée pour les femmes, mais ouverte à toutes et à tous. Nous avons pour mission de créer l’espace et l’environnement propices à l’orientation de nouveaux talents vers les métiers du code, et particulièrement des jeunes femmes. Notre pédagogie favorise la collaboration, l’émancipation et la confiance en ses capacités à faire. Nous sommes en faveur d’une technologie créative, plus humaine et plus féminine.

C’est pendant ses études que Chloé s’est passionnée pour la pédagogie (notamment celle de Montessori). Elle décide après ses études d’en faire son projet entrepreneurial et de combiner les pédagogies alternatives et le féminisme. Sans être spécialiste d’informatique, elle a vite compris que, puisque c’est avec le code que se construit le monde de demain, il faudrait que son apprentissage soit plus féministe et inclusif :

Nous sommes face à un grave problème. A la sortie du lycée, c’est catastrophique, elles sont une très grande minorité présentes dans les filières Tech, avec 10% des effectifs. En reconversion, elles sont un peu plus nombreuses. Mais encore faut-il qu’elles fassent leur formation jusqu’au bout. Beaucoup décrochent en cours ou une fois en poste. Dans un milieu très majoritairement masculin, les femmes n’ont pas toujours les codes et ne se sentent pas à l’aise. Elles sont même victimes de harcèlement. (Entretien à Chut)

Avec Chloé, nous parlons de féminisme, de son parcours, de l’histoire (féminine) de l’informatique, de l’école qu’elle a créée et aussi d’Ada Lovelace. Et puis, comme nous sommes passées toutes deux par l’école HEC (à quinze ans d’intervalle), nous comparons nos expériences de sexisme à HEC. Hélas, pas grand-chose n’a changé. (Mediapart a récemment publié une enquête sur le sujet, intitulée “Humiliations sexuelles, homophobie, sexisme: voyage au sein des grandes écoles de commerce françaises”). Mais cette expérience-là l’a sans doute aidée à forger son école féministe…

Écoutez le podcast ci-dessus 🎧👆, partagez-le et faites-nous savoir votre avis !

Il se peut que la crise et la transition provoquent une désagrégation du système scolaire pour mieux l’ouvrir à l’innovation. Autrement dit, ces quatre éléments constitutifs du système scolaire pourraient être séparés. Avec Nicolas, nous avons discuté dans ce podcast l’avenir de chacune des missions actuelles du système scolaire… et imaginé comment ces missions pourraient être re-combinées différemment.

En voulant à tout prix que cette période de pandémie ne soit qu’un événement “exceptionnel” qui ne remet pas en question le système dans sa globalité, on passe à côté de la transition numérique de l’éducation nationale. Valoriser les expérimentations et les initiatives sur le terrain, investir dans des équipements à la hauteur, créer une école en ligne de haut niveau qui pourrait bénéficier à des enfants qui font l’école à la maison n’importe où en France (une “Khan Academy” à la française qui serait mieux que le CNED !), et concevoir l’école “normale” comme une expérience hybride (en ligne et sur place) … voilà quelques-unes des idées qui auraient pu être creusées pendant cette période.

👉 La désagrégation du système scolaire 🏫 (conversation entre Nicolas et moi)—réservé aux abonnés.

Rebecca Amsellem est entrepreneuse et féministe. Avec sa newsletter Les Glorieuses, elle a mis ses qualités entrepreneuriales au service du féminisme. On lui doit le mouvement associé au hashtag #5novembre16h47, né en 2016 pour sensibiliser les Français aux inégalités salariales. Elle en a eu l’idée après avoir observé la “grève” des femmes islandaises de 2016, qui sont massivement descendues dans les rues pour protester contre les inégalités salariales. 

Dans ce podcast, Rebecca parle de son parcours, de la création des Glorieuses, des inégalités de revenus entre hommes et femmes, et ce qu’on pourrait faire pour y remédier. Nous parlons aussi des inégalités de patrimoine. À ce propos, elle nous recommande le livre Le genre du capital de Céline Bessière et Sibylle Gollac, où l’on peut lire :

Il faut regarder ce qui se passe dans les familles, qui accumulent et transmettent le capital économique afin de consolider leur position sociale d’une génération à la suivante. Conjointes et conjoints, frères et soeurs, pères et mères n’occupent pas les mêmes positions dans les stratégies familiales de reproduction, et n’en tirent pas les mêmes bénéfices.

👉 Féminisme : la nouvelle génération 💪 (conversation avec Rebecca Amsellem)—accessible à tous.

Le concept d’incertitude est sur toutes les lèvres. Il passionne les stratèges comme les éducateurs. Il s’applique dans différents domaines : la gastronomie, l’entreprise, la finance, l’éducation et la société en général. Et il nous incite à repenser nos manières de faire héritées de l’économie de masse du siècle dernier et basées sur les processus fiables, prévisibles et réplicables.

Récemment, j’ai découvert les travaux d’un professeur en stratégie du nom de Vaughn Tan, qui vient de publier un livre fascinant, The Uncertainty MindsetDans son livre, Vaughn Tan explique les leçons à tirer de l’innovation dans les cuisines des grands chefs. Aujourd’hui, il faut innover pour survivre. Or l’innovation, c’est l’incertitude permanente. C’est donc un “esprit d’incertitude” dont on a besoin :

L’innovation est par nature vraiment incertaine. Avec le travail d’innovation, vous ne savez pas ce que vous cherchez jusqu’à ce que vous le trouviez ou le créiez. L’incertitude, c’est inévitable quand vous cherchez à faire quelque chose qui n’a jamais été fait ou imaginé auparavant. (…) Un management efficace de l’innovation implique la formation de personnes et d’équipes désireuses et capables d’arrêter de faire ce qu’elles font bien pour chercher à développer autre chose. (The Uncertainty Mindset)

👉 Apprendre à vivre avec l’incertitude 😵 (conversation entre Nicolas et moi)— accessible à tous.


Nouveau Départ a sa page LinkedIn et son compte Twitter : @_NouveauDepart_. Suivez-nous aussi individuellement sur LinkedIn (Laetitia & Nicolas) et sur Twitter (Nicolas & Laetitia).



(Générique : Franz Liszt, Mephisto-Valse, S.514—extrait du disque Miroirs de Jonas Vitaud, NoMadMusic.)

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