Notre premier podcast “À deux voix” 🎧 de la semaine est consacré à une discussion sur la baisse de la consommation de viande en France, la popularité croissante du véganisme et végétarisme et leur impact sur l’industrie agro-alimentaire. La consommation de viande connaîtra-t-elle un jour le même destin que la cigarette ?
Depuis plus de deux décennies, la consommation de viande baisse régulièrement en France, dans toute l’Europe, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Les considérations diététiques, sanitaires, environnementales et éthiques se rejoignent pour condamner la manière dont on produit et consomme de la viande. Le pourcentage de végétariens augmente un peu partout, la cuisine végétarienne et végétalienne est de plus en plus à la mode, les habitudes alimentaires s’individualisent et s’affirment comme autant de messages activistes ou identitaires.
La consommation de viande se transforme : plus de bio, moins de bœuf. La crise actuelle accélère cette transformation, en particulier concernant la consommation de bœuf. Avec le confinement, la baisse de la consommation de steaks et burgers au restaurant ne sont pas compensés par une hausse de la consommation domestique.
C’est tout un secteur qui se développe autour des alternatives à la viande : substituts végétaux à la viande (notamment à base de légumineuses), réseaux, médias et livres de cuisine pour manger sans viande, viande de synthèse produite en laboratoire, ou encore protéines à base d’insectes… sont quelques-unes des offres aujourd’hui développées par de nouvelles entreprises.
Je me souviens avoir été très marquée par la lecture du livre The Omnivore’s Dilemma (“le dilemme de l’omnivore”) de Michael Pollan. Comme les cochons, nous autres humains pouvons manger et digérer à peu près n’importe quoi. Du coup, le choix de ce que nous mangeons est éminemment culturel. Les habitudes alimentaires et la cuisine sont même les éléments les plus visibles des différentes cultures. On affirme son identité culturelle (voire religieuse) avec ce qu’on mange.
Depuis vingt ans, le dilemme de l’omnivore se singularise toujours plus. Avec la révolution numérique, nous assistons à une individualisation de plus en plus forte de ces choix alimentaires. Alors que l’obésité continue d’augmenter (comme les maladies cardio-vasculaires), ces choix engendrent de plus en plus d’anxiété et de pathologies. Comme l’écrit Michael Pollan :
En tant que culture, nous semblons être arrivés à un point où toute la sagesse indigène que nous avons pu avoir autrefois sur l'alimentation a été remplacée par la confusion et l'anxiété. D'une manière ou d'une autre, cette chose des plus élémentaires – déterminer ce qu'il faut manger – en est venue à nécessiter une quantité remarquable d'expertise.
La viande est désormais au coeur du “dilemme de l’omnivore”. Cela se perçoit dans la popularité croissante du “végétalisme intégral” (ou véganisme, un mode de vie qui consiste à ne consommer aucun produit d'origine animale au nom du refus de l’exploitation des animaux). Si les végétaliens restent encore très minoritaires, en revanche, les “flexitariens” (semi-végétariens) qui consomment végétalien de temps à autre sont de plus en plus nombreux. La consommation de viande est-elle condamnée à connaître le même destin que la cigarette ?
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(Générique : Franz Liszt, Angelus ! Prière Aux Anges Gardiens—extrait du disque Miroirs de Jonas Vitaud, NoMadMusic.)
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