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Économie de la passion : mythe ou réalité ?
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Économie de la passion : mythe ou réalité ?

Chers abonnés,

Dans ce nouvel épisode de notre série “À deux voix”, faite de conversations entre Nicolas et moi, nous discutons de “l’économie de la passion” (passion economy, en anglais). Ce concept nous vient de la Silicon Valley, mais le terme de passion est-il approprié ? Et puis de quoi parle-t-on, au juste ?

La passion economy fait beaucoup parler d’elle depuis l’an dernier. Récemment, la firme de capital-risque Andreessen Horowitz (par la voix de Li Jin) a publié de nombreux contenus sur le sujet car c’est l’une de leurs thèses d’investissement. La startup Substack (dont nous utilisons la plateforme pour Nouveau Départ) est entièrement fondée sur l’idée que le monde des médias se transforme grâce à la passion economy et Andreessen Horowitz n’a pas manqué d’investir dans Substack.

La passion economy, c’est aussi le titre d’un livre passionnant écrit par Adam Davidson : The Passion Economy: The New Rules for Thriving in the Twenty-First Century (2019). Le journaliste américain (créateur d’un podcast qui s’appelle Planet Money) y décrit une économie qui se transforme et dans laquelle les individus et les entreprises doivent lâcher la course à la grande taille et aux économies d’échelle de la production de masse pour offrir à leurs clients intimité et personnalisation. Dans un monde mondialisé où on peut automatiser de plus en plus de tâches, on ne peut plus guère espérer offrir à ses clients des produits moins chers que la concurrence.

Je suis sceptique quant à l’utilisation du mot “passion” pour parler d’une économie qui s’éloigne des modèles de l’économie de masse du XXe siècle. L’idée selon laquelle chacun doit “suivre sa passion” et “trouver sa voie” est anxiogène, et sans doute aussi élitiste, car elle laisse penser qu’il faudrait qu’il y ait un Picasso ou un Jimi Hendrix en chacun de nous. En réalité, l’idée la plus intéressante derrière le concept de la passion economy, c’est ce qu’implique la fin du paradigme de l’économie de masse : on doit apprendre à offrir quelque chose de différent pour sortir du lot.

À bien des égards, cela rejoint les idées que j’ai développées dans Du Labeur à l’ouvrage. L’artisanat est l’avenir du travail (Calmann-Lévy, 2019), et c’est de tout cela dont nous discutons avec Nicolas dans cet épisode de notre podcast “À deux voix”.

Le monde du travail que nous a légué le XXe siècle est en crise.

Pendant près d’un siècle, il s’est organisé autour d’un contrat par lequel l’employeur garantissait un salaire, une relative sécurité de l’emploi et un statut social au travailleur. En échange, ce dernier consentait à une certaine forme d’aliénation. C’était le monde du labeur.

Aujourd’hui, cependant, ce monde se désagrège  : les salaires stagnent, les parcours professionnels deviennent chaotiques et l’on s’y ennuie de plus en plus.

Heureusement, un nouveau monde est en train d'émerger, celui de l’ouvrage. On y réinvestit les valeurs longtemps négligées de l’artisanat  : indépendance du travailleur, maîtrise de son temps et de ses tâches, attention aux besoins de l’utilisateur final… et incertitude quant à l’avenir. On y voit apparaître de nouvelles manières d’être au travail. On y réévalue les métiers naguère méprisés du quotidien, bouleversant les hiérarchies et interrogeant les assignations traditionnelles de genre.

Écoutez, partagez et réagissez à ce podcast 🎧 !

Merci à tous et à bientôt 🤗

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Pour aller plus loin encore, allez lire les articles de ma collection Du Labeur à l’ouvrage sur Medium, parmi lesquels :

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(Générique : Franz Liszt, Mephisto-Valse, S.514—extrait du disque Miroirs de Jonas Vitaud, NoMadMusic.)

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