Notre second podcast “À deux voix” 🎧 de la semaine, épisode 3 de notre projet La flamme et le vent, est consacré à la longévité et à ses conséquences pour le foyer.
La pandémie aurait effacé plusieurs années de gains d’espérance de vie. En France, on a perdu 6 mois d’espérance de vie en moyenne ! C’est inédit depuis la seconde guerre mondiale. Mais malgré cela, nous vivons dans un contexte démographique radicalement différent de celui de nos grand-parents.
Notre longévité est bien supérieure : à l’exception de l’année passée, nous avons gagné entre 2 et 3 ans d’espérance de vie tous les 10 ans depuis deux siècles. Nos carrières sont plus longues. Les transitions professionnelles sont plus fréquentes. Les personnes âgées sont plus nombreuses dans la société. Et les modèles familiaux sont pluriels et en recomposition.
Pourtant nous sommes souvent prisonniers d’institutions (la retraite, l’école, la protection sociale) et d’idées héritées d’une époque où le contexte démographique était très différent. Nous avons tendance à sous-estimer notre longévité, à ne pas épargner assez, à projeter nos besoins futurs sur ceux de nos parents aujourd’hui.
Par ailleurs, nous avons hérité d’un monde du travail qui a été façonné à une époque où une seule personne prenait essentiellement soin du foyer, des relations humaines et de la santé mentale de la famille, tandis que l’autre pouvait se consacrer pleinement au travail. À l’épreuve d’une plus grande longévité, serons-nous capable de faire évoluer notre vision du foyer et des rôles respectifs des personnes qui le composent ?
Dans The 100-Year Life, Lynda Gratton et Andrew Scott parlent de ce capital intangible qu’il s’agit de préserver et développer à l’âge d’une longévité accrue. Dans un article consacré à cet ouvrage majeur, Laetitia écrivait :
Une famille solidaire, des amis proches, des compétences et des connaissances étendues, une bonne santé physique et mentale ; voilà le capital intangible nécessaire pour mener une vie agréable. Et pourtant, nous avons souvent tendance à nous concentrer sur la gestion de nos finances (la gestion de notre capital tangible)… Pour Gratton et Scott, la gestion du capital doit prendre en compte tant le capital tangible que le capital intangible. Notre capital « nécessite un entretien attentif, et un investissement réfléchi ».
Le capital intangible peut être divisé en 3 catégories :
le capital productif (compétences et connaissances)
le capital vitalité (santé, famille, amis)
le capital transformationnel (connaissance de soi, réseaux divers, ouverture à de nouvelles expériences)
Dans le modèle à trois étapes, les travailleurs pouvaient exploiter tout au long de leur vie le capital productif acquis durant leur jeunesse. En ce qui concerne le capital vitalité, ils pouvaient s’appuyer sur leur conjoint(e), sur les week-ends et sur l’étape de la retraite, pour en profiter le plus longtemps possible. Le capital transformationnel, lui, n’était pas indispensable.
Dans un modèle multi-étapes, la flexibilité et l’agilité mentale (capital transformationnel) deviennent nécessaires.
Notre nouveau projet | La flamme et le vent | Épisode 0 (conversation “À deux voix”)
Enfance : les transitions de la famille | La flamme et le vent | Épisode 1 (conversation “À deux voix”)
Le piège du couple à deux carrières | La flamme et le vent | Épisode 2 (conversation “À deux voix”)
Logement : tout ce qui change avec la pandémie (conversation “À deux voix”)
Pandémie et démographie (conversation “À deux voix”)
Nos podcasts gratuits sont également accessibles sur Apple Podcasts et Spotify. Nouveau Départ a sa page LinkedIn et son compte Twitter : @_NouveauDepart_. Suivez-nous aussi individuellement sur LinkedIn (Laetitia & Nicolas) et sur Twitter (Nicolas & Laetitia).
(Générique : Franz Liszt, Angelus ! Prière Aux Anges Gardiens—extrait du disque Miroirs de Jonas Vitaud, NoMadMusic.)
Le foyer à l'épreuve de la longévité